Il en va du destin des hommes, comme il en va de leurs rencontres. Ainsi donc, c’est à l’occasion d’une semi-retraite dans le sud-ouest que Régis (re)-découvre le chemin de Compostelle. Il a raison de se questionner pourquoi deux fois de suite il est confronté à cet environnement un peu mystique, un peu mystérieux et pourquoi, alors qu’il est tout absorbé par sa méditation un appel de Saint-louis pour l’inviter à donner ses plaquettes…La décision est donc prise, il fera son chemin de Compostelle.

Comme des millions avant lui, Régis va découvrir l’enthousiasme des préparatifs, les doutes du départ, les affres et les difficultés du « Chemin » et enfin la délivrance.

L’image est forte et vous me permettrez de la rapprocher d’un cheminement, que dis-je du Combat du futur greffé de Moelle Osseuse qui passe aussi par le doute, le désespoir, puis la délivrance. Pour Régis, le courage, la discipline dans l’effort et le mental vont compter beaucoup. Il arrivera à Saint-Jacques. Pour notre futur greffé, il faut en plus de tout ceci votre aide, votre don, votre moelle osseuse, enfin un tout petit bout de celle-ci qui va se reformer aussitôt.

La moelle osseuse justement, comme son nom ne l’indique pas est un tissu liquide composé de cellules appelées cellules souches hématopoïétiques qui sont spécialisées dans la fabrication des globules rouges dont l’insuffisance aboutit à l’anémie, des plaquettes sanguines dont le manque aboutit à des hémorragies, des globules blancs pour nos défenses contre les microbes et dont l’insuffisance va conduire à l’infection des malades voire à une septicémie mortelle.

L’ensemble de ces éléments est fabriqué par tous à la demande. Dans les conditions normales le don de sang, de plaquettes, de globules blancs est donc une chose simple sans aucun danger et les cellules données sont remplacées par une fabrication accrue au bout de quelques jours.

Pour un malade atteint de certains cancers ou encore de leucémie, sa moelle est inefficace et produit soit en excès soit par défaut ces cellules sanguines. Pour le guérir, il faut arrêter cette fabrication anarchique, mais pour lui permettre à nouveau de fabriquer ses propres cellules sanguines une seule et dernière possibilité : la greffe de moelle osseuse.

Pour obtenir une partie de cette moelle, il faut ponctionner l’os du bassin sous anesthésie générale ou essayer par cytaphérèse comme à l’occasion d’un don de plaquettes de récupérer ces cellules souches passées dans la circulation générale après avoir donné un médicament facilitateur au donneur.

L’anesthésie générale impose de protéger le donneur de toute conséquence sur sa santé pouvant résulter des effets des produits utilisés par l‘anesthésiste, c’est le cas pour des donneurs ayant un terrain allergique avéré ou de l’asthme. Il convient donc de les écarter de ce type de don.

Le fichier Français actuel géré par France Greffe de Moelle, association intégrée récemment dans l’agence de biomédecine, compte 135 000 donneurs alors qu’il en faudrait au moins le double pour espérer trouver 50 % de donneurs compatibles pour nos malades. Le Ministère de la Santé a accordé un budget pour phénotyper 10 000 nouveaux donneurs par an pendant 10 ans. Voilà donc notre mission.

Si vous l’acceptez, je vous propose de vous porter volontaire pour faire partie des bénévoles qui se consacreront exclusivement à la tâche difficile de porter l’information des besoins de la moelle sur la place publique. Notre mission est également d’expliquer à toutes les composantes de la société française combien leur inscription est souhaitable, elle profitera naturellement d’abord à ses membres et partant, le fichier étant ouvert au monde entier, à tous les membres de l’espèce humaine. C’est notre ambition, notre devoir et notre honneur de nous y engager.

Docteur Ramdane Babou.

Responsable du service de prélèvement de L’hôpital saint Louis à Paris.

Médecin conseil de notre association.

Préface :